Heinrich SCHEIDEMANN 1595 - 1663
Le jeune Heinrich travaille à Amsterdam, de 1611 à 1614 auprès de Jan-Pieterszoon Sweelinck. Il sera organiste à Sainte-Catherine de Hambourg jusqu'à sa mort, victime d'une épidémie de peste en 1663, année durant laquelle lui succédera Johann-Adam Reincken.
« Scheidemann, c'est l'orgue qui chante » nous dit le Professeur Alfred Ebner.
Les formes libres sont surtout des "Preambuli" à la façon d'un plein-jeu issu à la fois des intonazione de Gabrieli et des toccate de Sweelinck.
La fantaisie-choral venant exclusivement de l'Allemagne du Nord est le sommet de l'art de Scheidemann. Elle est composée en "stylus phantasticus" comme l'a décrit Morley en 1596 et, bien plus tard, Mattheson.
Le style personnel de Scheidemann fut reconnu très tôt pour sa clarté, sa vivacité et l’adresse remarquable de son jeu.
En 1739, Bach fait éditer à ses frais sa Clavierübung III. Il s’agit d’une œuvre puissante, tant sur le plan musical que sur les plans théologique et symbolique ; il est bien possible que Bach ait imaginé cet ensemble, dont la substance spirituelle et musicale est si dense, pour la fête de la Trinité. Avec la présence continuelle du symbolisme du chiffre trois, leurs contrepoints et leurs harmonies extraordinairement abouties, le prélude et la triple fugue sont l'alpha et l'oméga de ce recueil de 27 pièces (3 puissance 3) et encadrent 21 chorals sur des textes de Luther.
" Bernard Coudurier, impressionnant de maîtrise, a intégré ce style comme on s'identifie à un rôle. Aux claviers d'un superbe Schnitger restauré par Jurgen Ahrend, Bernard Coudurier déclame le texte comme le fait un acteur. Car l'art de la rhétorique, même musicale, est un art du dire. C'est une langue morte que Coudurier vivifie, sans concession pour l'effet théâtral. Le souffle est ample, la présence indéniable, chaque mot est pesé, la ligne se déploie dans l'espace de manière tangible. Bernard Coudurier, qui fait comprendre ce que le vieux terme " toucher" un instrument veut dire, restitue à cette musique sa grandeur, son sens de l'architecture et de la décoration. Une belle prise de son contribue à la clarté du discours."
CHOC DU MONDE DE LA MUSIQUE
" Parfait de poésie et de liberté, intense et posé, Coudurier s'en fait l'interprète idéal sur la merveille de Norden. Bernard Coudurier en offre une image radieuse. Un vrai moment de pureté, musicale et instrumentale, de splendeur architecturale auréolée de la grâce sensible et de l'élévation raffinée de la Renaissance tardive."
5 DIAPASONS