Prochainement, un extrait du CD
MUFFAT, KUSSER, FISCHER
Florilegium
Danses baroques, orgue à 4 mains et percussions
Selon Jean Duron, "de nombreux arrangements de pièces d'orchestre, d'airs de Lully ont circulé dès la fin du XVIIème siècle dans toute l'Europe". Ce sont l’extraordinaire rayonnement de Lully, bien au-delà de nos frontières, ainsi que la présence importante, dans les Cours allemandes, des Huguenots ayant fui la France —conséquence de la Révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV— qui ont largement contribué à projeter la musique française dans de nombreuses Cours et scènes européennes. Il y a de nombreux exemples, comme celui du duché de Celle qui est un véritable petit Versailles allemand, où le français Louis Charles Gaudon fut organiste et Philippe de la Vigne chef de l'orchestre de chambre ; Johann Ernst Galliard, célèbre hautboïste français, faisait également partie de l’orchestre de Celle. Et Thomas de la Selle, brillant élève de Lully, est quant à lui musicien de l’orchestre du Duc de Celle et également maître de danse de la Ritterakademie de Lünebourg, dont Bach eut l’occasion de fréquenter les musiciens.
Attirés par le faste royal et la musique du Surintendant de la musique, trois musiciens allemands, Muffat, Kusser et Fischer ont vécu durant quelques années dans le proche sillage de Lully.
En France, à la Chapelle royale, le chœur était le plus souvent à cinq parties. Et l'orchestre à cordes attaché à la musique de la Chambre du Roi, la Grande Bande ou les vingt-quatre violons étaient eux aussi organisés à cinq parties (dessus, haute-contre, tailles, quintes et basses). Les œuvres qui ont fait l'objet de cet enregistrement, à savoir Sperantis Gaudia et Gratitudo issues du Florilegium Primum de Muffat, le Festin des Muses de Kusser et le Journal de Printemps de Fischer, sont des suites de danses écrites entre 1695 et 1700 pour un orchestre à cordes à cinq parties. Or, cet orchestre à cordes est identique à celui qu'utilisait Lully à l'Académie royale de musique. Par ailleurs, ces suites laissent immédiatement paraître toute la fascination que le Florentin a pu exercer sur nos trois compositeurs allemands.
Bernard Coudurier a transcrit ces suites pour orgue à quatre mains en agrémentant selon l'usage de la fin du XVIIème siècle ; les timbales et percussions de David Vatteville mettent en relief les danses et les couleurs uniques de l'orgue Isnard de Saint-Maximin.
Muffat
Fischer
Kusser
Florilegium
Danses Baroques
4 mains, à l’orgue historique de Saint-Maximin
Soon-Ju Park
Bernard Coudurier
David Vatteville, Percussions
BNL 112962
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